Une affaire de sensibilité.
La Ferronnerie d’Art Mercier : Tel un savoir ancestral.
La Ferronnerie d’Art Mercier , créée depuis 2013, m’ouvre les portes de sa forge. Anthony, à son compte, m’explique la finesse du coup de marteau. A la sortie de Dole dans le département du Jura, La Ferronnerie d’Art Mercier se situe dans l’ancienne chapelle de Landon, quartier rattaché depuis par l’agrandissement et l’urbanisation de la ville.
Un espace adapté.
Tout d’abord, passionné d’Art, notamment par le dessin qu’il affectionne et l’Histoire, c’est presque naturellement que le ferronnier a aménagé sa forge à l’intérieur d’une ancienne chapelle. Les dimensions de l’architecture sont idéales aux spécificités de son métier qui demande un panel important d’outils à stocker. Anthony a donc aménagé plusieurs postes de travail spécifique. De la planche à dessin à la forge en passant par la finition et le travail des matériaux.
A la recherche de l’élégance.
Depuis sa tendre enfance, Anthony, Ferronnier d’âme, est un dessinateur acharné. Ces créations remplissent à vue d’œil les espaces blancs de ses cahiers d’école. Pour lui, le métier d’art se traduit par le dessin. Il ne peut en être autrement.
Là se trouve la force du créateur passionné.
La finesse du geste.
Après son CAP, le jeune Artiste modèlera son savoir-faire pendant 10 ans, entouré de 4 ferronniers qui, tour à tour, lui enseigneront les secrets de cet art. Ensuite, inlassable et créatif, il cumule les expériences et une recherche empirique du métier. Enfin, il forgera son art jusqu’à maturité.
Un trio redoutable.
Bras, marteau et enclume s’associent le temps d’assembler et de mettre en forme les aciers à grands coups de pilons. Lorsque la pièce d’acier sort du foyer, les mouvements répétitifs et réguliers du pilon servent à souder et à modeler la matière.
La Volute : Une courbe qui en dit long.
La volute, motif ornemental constitué par un enroulement en forme de spirale, divulgue la technique du ferronnier. Forme de base apprise à l’école ; la douceur de sa courbe, l’épaisseur du trait et sa complexité, la volute en dit long sur le savoir-faire du ferronnier qui se trouve en face de vous.
Le repoussage : une technique de style Art Nouveau.
L’Art Nouveau, style du début du XXe siècle, est né face à l’industrialisation à outrance et la reproduction des anciens styles. Il se caractérise par l’inventivité, la présence de rythmes, couleurs et ornementations inspirées de la nature. C’est ainsi qu’il introduit du sensible dans le décor quotidien. Aujourd’hui, technique reconnue comme typiquement française « et qui s’exporte très bien !», le repoussage consiste à marteler de fines feuilles d’acier à froid. Une fois formées, ces fines pièces serviront d’ornements à une structure robuste.
Un outillage sans limite.
A chaque pièce réalisée, son outil. « L’avantage de mon métier : Avec ma forge, je crée mes outils sur mesure ». Alliant le bois au même titre que l’acier qu’il maitrise, le ferronnier sait se fabriquer tous les outils dont il a besoin pour exprimer sa créativité. Le bois pour les manches qui accueillent les marteaux, mais aussi l’outillage pour mettre en forme la matrice. Enfin, la réalisation de l’épure servira à faire ressortir les reliefs de la pièce.
Un métier minutieux.
« Mon atelier n’est pas un magasin de vente de pièces ». Que ce soit pour un original ou pour une restauration, il faut du temps et de la patience pour créer le modèle parfait. La création des outils pour obtenir la pièce voulue peut prendre au ferronnier plus de 80% de son temps. La pièce est le fruit d’une recherche minutieuse : « La réalisation finale n’est que l’association entre la compréhension du travail et ma sensibilité ».
Une reproduction sans faille.
Tout d’abord passionné et sensible, Anthony est « allé chercher » son Savoir-Faire. Grâce à cette constante obsession pour l’élégance, mariant toutes les méthodes ancestrales utiles à son art, le ferronnier propose, sans limite, des créations esthétiques et durables. Du portail à la rampe d’escalier débillardée, à l’extérieur comme en intérieur ; le ferronnier n’a aucune limite sauf la satisfaction de son client.
Un dernier coup de pinceau.
Une fois la pièce finie, Anthony applique au pinceau un enduit transparent pour apporter à l’acier protection, matière et derniers reflets. Du coup de crayon au coup de pinceau, la finition ne laisse pas sa place au hasard. Chaque détail sublime un peu plus l’esthétisme et le rendu général de la pièce d’œuvre.
Le détail dans la moindre pièce.
Au final, chaque élément confectionné pour l’ouvrage est réfléchi et a son importance. L’assemblage ne se fait pas par soudure mais par systèmes « vis-écrou » suffisamment épais du même alliage que l’armature. Ainsi, aucun échange oxydatif ne se crée entre les différents éléments de la structure. Le temps ne fragilise pas l’ensemble avec l’apparition de piqûres de rouille. « Si une oxydation doit apparaître c’est qu’elle est voulue et apporte son cachet à la réalisation ».
Elégance et robustesse.
Régulièrement, La Ferronnerie d’Art Mercier est appelée à créer des pièces de sécurité telles que des rembardes d’escalier ou bien des garde-corps. C’est lorsque la fusion entre responsabilité et élégance opère qu’Anthony se réalise comme un professionnel accompli. La ferronnerie par le travail de l’acier et l’assemblage de pièces sans soudure assurent une robustesse et une longévité sans égale. Ensuite, la modernité, quant à elle, s’impose naturellement par le jeu des effets de matières et le mouvement des lignes.
La sensibilité du marteau.
Pour finir, la force du ferronnier d’art consiste à faire ce que les autres ne veulent pas faire et réaliser ce que les machines ne savent pas faire. Anthony exprime toute sa créativité et sa sensibilité à la force du marteau. Alliant la finesse du contemporain à la robustesse de la tradition, Il réalise des pièces uniques.
Reportage photo sur La Ferronnerie d’Art Mercier réalisé par Etienne Ramousse, photographe indépendant, lors d’un workshop organisé par l’Agence Zeppelin du 15 au 21 avril 2018.
© Textes, Titres, Légendes et photographies : Etienne Ramousse
Le 11/05/2018